c'est si bien dit !
j'ai lu dans notre journal agricole......... de Marie-Françoise ?
DIS-DONC
Un surnom féminin dans l'air du temps. Précisons avant toutes choses que ce diminutif varie suivant les régions. Du simple "hé", au "tu es là ?", il est partout présent dans le monde agricole.
On le trouve suivi de divers patronymes: "dis donc, prépare-moi les papiers", "dis donc, sors moi le carnet de chèques".
Nous ne nous intéresserons ici qu'aux termes les plus usités.
Généralement cette interpellation s'adresse a la femelle de l'espèce. Le mâle exprimant avec beaucoup plus de véhémence son allergie à la paperasserie, c'est souvent à elle que sont dévolues les tracasseries administratives. De la tenue du livre d'étable à l'enregistrement de la comptabilité, son champ d'action est relativement important.
Il n'est pas rare de surprendre, tard dans la soirée, une "dis donc" assise, rêveuse, a la table de la cuisine. Elle parcourt un catalogue de vente par correspondance. Peut être y découvrira t elle le bureau dont elle a besoin ? Et pourquoi pas ce superbe secrétaire Louis philippe en merisier massif, finition patine antiquaire ? hélas, à l'exaltation succède la déception: avec ses trois tiroirs minuscules, il ne serviras pas à grand chose..... Le bureau à douze tiroirs, récupéré à Emmaus, à encore un bel avenir devant lui. Éternellement couvert du courrier de la semaine, il demeurera à vie, bien en évidence......... à la cuisine.
Il arrive parfois que les activités de la "dis donc" s'étoffent proportionnellement aux responsabilité de son mari. Les archives de l'exploitation, de la fruitières, de la CUMA, du syndicat agricole débordent du bureau. Au fil du temps, les différents classeur grignotent un peu plus les rayonnages du placard à confitures. Et les confitures descendent à la cave, coincées entre les bocaux de haricots et les fruits au sirop.....
De déclarations de TVA en convocations aux assembles générales, de mise à jour des parts sociales en saisie comptable, la vie de la "dis donc" s'écoule sans que personne ne soupçonne sa présence. Et paradoxe suprême, seule peut être son absence pourrait rappeler à son entourage son existence.